Aller vers une socialisation de l’alimentation

La remise des diplômes n’est pas passée inaperçue : il y a quelques jours de ça, de jeunes ingénieurs agronomes ont appelé à déserter les postes pour lesquels ils ont été formés. « Nous voyons plutôt que l’agro-industrie mène une guerre au vivant et à la paysannerie partout sur Terre. Nous ne voyons pas les sciences et techniques comme neutres et apolitiques. » Et les trouble-fêtes d’inviter leurs pairs au sursaut : « Vous pouvez bifurquer maintenant. » Dans un ouvrage paru l’an passé, Reprendre la terre aux machines, la coopérative l’Atelier Paysan affirmait quant à elle : l’autonomie paysanne est le projet politique collectif qui émancipera celles et ceux qui travaillent la terre, tout en assurant une alimentation de qualité à l’ensemble de la population. Pour y parvenir, le collectif parie sur la socialisation de l’alimentation. Nous nous sommes entretenus lui. Cinquième et dernier volet de notre semaine « Agriculture paysanne ».

C’est la plateforme francophone des technologies paysannes. En d’autres termes, ce sont des groupes de paysans et de paysannes qui, partant du principe que la dépendance technique est un des principaux freins à l’autonomie paysanne, ont eu besoin de se réunir pour concevoir leur propre outil : outillage, machine, bâtiment. Autant d’outils nécessaires pour bâtir une autre agriculture — en gros, une agroécologie paysanne. Mais des outils qui soit n’étaient pas disponibles dans l’offre industrielle, soit n’étaient pas adaptés, soit étaient extrêmement chers.

Lire l’article (17.05.2022) : revue-ballast.fr